Sotiria Bellou était l'une des chanteuses les plus influentes de rembetika tragoudi, un style de chanson connu sous le nom de «blues grec». «Découverte» par le regretté compositeur grec Vassilis Tsitsánis en 1945, Bellou a continué à chanter professionnellement pendant près de cinq décennies. Se soutenant pendant l'accalmie de la popularité du rembetika dans les années 1950 en vendant des cassettes dans la rue, elle a retrouvé son ancien statut lors du renouveau du rembetika qui s'est étendu du milieu des années 60 au début des années 80. Originaire de Drosia (aujourd'hui Haila), un petit village près de Halkida, Bellou a chanté enfant dans une chorale d'église dirigée par son grand-père, curé de la paroisse. Bien qu'elle ait été brièvement mariée à la fin des années 30, le mariage a éclaté après avoir atteint son point d'ébullition après des mois d'abus et jeté de l'acide sur le visage de son mari. Arrêtée et jugée par un tribunal, elle a été condamnée à trois ans et demi de prison. Libérée après avoir purgé quatre mois, elle a déménagé à Athènes peu avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Elle subvient à ses besoins, pendant les années de guerre, en tant que musicienne de rue et joue un rôle actif dans la résistance grecque, vendant des exemplaires du journal communiste Rizospastis. Arrêtée à plusieurs reprises, elle a été à plusieurs reprises battue et emprisonnée pour ses convictions politiques. Découvert par Tsitsánis en 1945, Bellou a commencé à apparaître dans les boîtes de nuit grecques avec Tsitsánis l'accompagnant au piano. Elle a continué à collaborer avec Tsitsánis jusqu'à sa mort en 1984. Bellou, qui a enregistré le premier de nombreux enregistrements 78 tours en 1948, a lutté pendant l'ère répressive de la junte grecque dans les années 50 et au début des années 60. Sa musique, cependant, est restée populaire auprès des étudiants et des collectionneurs de disques. En commençant par une série d'enregistrements pour le label Lyra en 1966, Bellou a repris son rôle d'une des artistes les plus aimées de Grèce. En 1975, elle a commencé à travailler avec des compositeurs grecs de premier ordre comme Dionysios Savopoulos. Malgré la popularité dont elle jouissait en tant que chanteuse, Bellou a continué à lutter dans sa vie privée. Joueuse passionnée, elle a perdu plusieurs fortunes aux jeux de dés secrets. Presque appauvrie dans ses dernières années, elle a été aidée par le gouvernement grec, qui lui a apporté un soulagement financier et l'a aidée à payer ses importantes dépenses médicales. Succombant à un cancer de la gorge deux jours avant son 76e anniversaire, Bellou a eu droit à des funérailles d'État le 29 août 1997.